La plupart des entreprises du bâtiment s’appuient sur une grille de qualification du BTP, afin de déterminer et fixer les salaires des ouvriers selon leur niveau de qualification. Cette grille de qualification se base sur une hiérarchie qui dépend des compétences et de l’expérience d’un artisan. Comment fonctionne une grille de qualification dans le BTP ? Quels sont les 4 niveaux de qualification des ouvriers ? Comment se calcule le salaire à partir d’une grille de qualification ? Place des Chantiers vous explique !
Les qualifications hiérarchiques dans le bâtiment
Il existe plusieurs qualifications hiérarchiques dans le bâtiment. Celles-ci sont classées de manière croissante de la plus petite qualification à la plus grande :
- Les ouvriers professionnels
- Les compagnons professionnels
- Les maîtres ouvriers ou chefs d’équipe
- Les chefs de chantier ou techniciens d’études ou de maintenance
- Les conducteurs de travaux
- Les ingénieurs chantier
- Les chefs d’entreprises ou artisans
De plus, un professionnel du bâtiment peut aussi prétendre, suivant ses diplômes, à une distinction « d’artisan » ou « de maître artisan ».
En effet, la qualité d’artisan est reconnue aux dirigeants des entreprises lorsqu’ils justifient :
- D’un CAP, d’un BEP ou d’un titre du même niveau ;
- D’une immatriculation d’au minimum six ans dans son activité.
En ce qui concerne le titre de maître artisan, il est attribué aux chefs d’entreprises qui disposent :
- D’un Brevet de maîtrise (BM) après deux ans de pratique ou un diplôme de niveau équivalent ;
- D’un savoir-faire reconnu par une immatriculation au répertoire des métiers depuis au moins dix ans.
La grille de qualification des professionnels du BTP
La grille de qualification des ouvriers du bâtiment sert à déterminer le salaire d’un ouvrier du BTP, en fonction de son expérience et de ses compétences. L’objectif est donc d’établir une certaine hiérarchie entre les salariés, en fonction de leur niveau de responsabilité au sein d’une entreprise BTP.
Les niveaux de qualification professionnelle
Il existe quatre niveaux de qualification professionnelle dans le BTP :
- Niveau I : les ouvriers d’exécution
- Niveau II : les ouvriers professionnels
- Niveau III : les compagnons professionnels
- Niveau IV : les maîtres-ouvriers ou les chefs d’équipe
Les critères de classification des emplois dans le BTP
La grille de classification des ouvriers du bâtiment comporte donc quatre niveaux d’emplois.
Ces différents niveaux d’emplois sont définis selon les critères suivants :
- L’activité de l’artisan ;
- Le niveau d’autonomie et d’initiative ;
- La technicité ;
- L’expertise ;
- L’expérience ;
- La formation et les diplômes ;
- L’ancienneté.
Les 4 niveaux de qualification des ouvriers du BTP
Les quatre niveaux de qualification des ouvriers du BTP répondent alors à des niveaux d’exigence et de responsabilité différents.
Niveau I : Les ouvriers d’exécution
Parmi les ouvriers d’exécution, il existe deux positions différentes.
Les ouvriers d’exécution de position 1 :
- Effectuent de simples travaux d’exécution, qui ne nécessitent pas de compétences particulières ;
- Font l’objet d’un contrôle constant ;
- Doivent respecter des consignes précises ;
- Doivent s’adapter à l’environnement et aux conditions de travail.
Il s’agit donc d’une position pour les ouvriers n’ayant aucune formation ou spécialisation professionnelle.
En revanche, les ouvriers d’exécution de position 2 :
- Réalisent des travaux simples ;
- Font l’objet de contrôles fréquents ;
- Sont responsables de la bonne exécution de leur travail ;
- Peuvent être amenés à prendre quelques initiatives élémentaires.
Ces ouvriers possèdent donc une première spécialisation dans leur emploi.
Niveau II : Les ouvriers professionnels
Ensuite, les ouvriers de niveau II sont les ouvriers professionnels. Ces ouvriers professionnels :
- Exécutent les travaux courants de leur domaine de spécialisation, selon des directives générales ;
- Font l’objet d’un contrôle ponctuel ;
- Bénéficient d’une certaine liberté dans le choix des moyens à mettre en œuvre pour réaliser les travaux demandés ;
- Peuvent prendre quelques initiatives ;
- Possèdent les connaissances techniques de base de leur métier ;
- Mettent en œuvre les connaissances acquises par formation professionnelle, initiale ou continue ;
- Peuvent être amenés à assurer des fonctions de représentation simples, de façon ponctuelle et sur instructions précises.
Niveau III : Les compagnons professionnels
Comme pour les ouvriers d’exécution, les compagnons professionnels sont divisés en deux positions.
Les compagnons professionnels de position 1 :
- Exécutent des travaux à partir de directives ;
- Sont responsables de la bonne réalisation de ces travaux ;
- Bénéficient de certaines compétences (lecture de plans, la tenue de documents d’exécution…) ;
- Peuvent assister d’autres ouvriers de qualification moindre, dont ils guident le travail ;
- Peuvent être amenés à assurer des fonctions de représentation simple, sur instructions du chef d’entreprise ;
- Possèdent de bonnes connaissances professionnelles, acquises grâce à une formation ;
- Peuvent transmettre leur expérience à des apprentis.
Les compagnons professionnels de position 2 disposent d’une plus grande qualification. En effet, ce compagnons professionnels :
- Réalisent les travaux délicats de leur métier, à partir d’instructions générales.
- Disposent d’une certaine autonomie ;
- Peuvent prendre des initiatives concernant la réalisation des travaux qui leur sont confiés ;
- Possèdent de solides connaissances professionnelles acquises par formation ;
- Peuvent assurer le tutorat des apprentis.
Niveau IV : les maîtres-ouvriers ou les chefs d’équipe
Les ouvriers classés au niveau IV s’occupent des emplois de haute technicité ou conduisent une équipe dans leur spécialité. Ce niveau de qualification comprend deux sous-catégories.
Les maîtres-ouvriers de position 1 :
- Accomplissent les travaux complexes de leur métier, qui nécessitent une technicité affirmée ;
- Peuvent constituer et diriger une équipe, appelée à les assister dans la réalisation des travaux ;
- Disposent d’une grande autonomie dans leur métier ;
- Prennent des initiatives relatives à la réalisation technique des tâches à effectuer ;
- Possèdent une maîtrise affirmée de leur métier, acquise grâce à une formation ;
- S’adaptent aux techniques et équipements nouveaux ;
- Sont capables de diversifier leurs connaissances professionnelles ;
- Se chargent de la formation des nouveaux apprentis pour leur transmettre leurs connaissances et expériences.
Finalement, les maîtres-ouvriers de position 2 :
- Réalisent les travaux les plus délicats de leur spécialisation ;
- Disposent d’une grande autonomie ;
- Assurent de manière permanente la conduite et l’animation d’une équipe ;
- Assument des responsabilités dans la réalisation des travaux ;
- Assurent des missions de représentation auprès des tiers ;
- Possèdent une maîtrise parfaite de leur métier, acquise par formation ;
- Disposent de connaissances et compétences techniques très solides ;
- Forment les apprentis ou les nouveaux embauchés.
Comment définir le salaire d’un ouvrier du BTP ?
Chaque niveau et position de qualification est rattaché à un coefficient de rémunération. Ce coefficient permet de déterminer une grille salariale en fonction du poste qu’occupe un artisan.
Le point de départ pour calculer le salaire d’un ouvrier du BTP est le coefficient 100. Ainsi, plus le coefficient est élevé, plus un ouvrier a de responsabilités au sein d’une entreprise.
L’employeur doit définir une partie du salaire d’un ouvrier. Pour cela, il doit respecter certaines consignes :
- Le salaire doit obligatoirement être supérieur ou égal au SMIC : 1558,54 € brut mensuel.
- L’employeur doit respecter la grille tarifaire de la convention collective nationale des ouvriers.
- Les salaires moyens ne prennent pas en compte les heures supplémentaires et les indemnités telles que les primes panier-repas ou encore les frais de transport.
Le salaire d’un ouvrier augmente proportionnellement à son poste et à ses responsabilités.
En effet, lorsque le coefficient de salaire d’un ouvrier augmente, en même temps que sa qualification, son employeur doit être informé. Celui-ci est alors tenu de prendre les mesures nécessaires afin de créer un avenant au contrat de travail initial et ainsi augmenter le salaire de l’ouvrier.
Tableau récapitulatif de la grille de qualification des ouvriers du bâtiment
Niveau | Position | Contenu du métier et responsabilités | Coefficient | Salaire brut minimal mensuel |
Niveau I | Position 1 (N1P1) | Réalisation sous surveillance constante de tâches simples | 150 | 1 526 € |
Position 2 (N1P2) | Réalisation sous surveillance régulière de tâches simples | 170 | 1 548 € | |
Niveau II | N2 | Réalisation sous surveillance régulière de tâches techniques | 185 | 1 600 € |
Niveau III | Position 1 (N3P1) | Encadrement d’ouvriers et réalisation de tâches techniques | 210 | 1 779,50 € |
Position 2 (N3P2) | Encadrement d’ouvriers, réalisation de tâches techniques, gestion d’équipe et formation de recrues | 230 | 1 922,70 € | |
Niveau IV | Position 1 (N4P1) | Réalisation en toute autonomie de tâches techniques, gestion d’équipe et formation de recrues | 250 | 2 066 € |
Position 2 (N4P2) | Conduite de chantier, formation de recrues et gestion d’équipe | 270 | 2 209,30 € |
Vous l’aurez compris, la grille de qualification des ouvriers du BTP permet donc de déterminer le salaire d’un artisan, en fonction de ses diplômes, de son expérience et de ses capacités. Ainsi, un compagnon professionnel gagnera plus qu’un simple ouvrier d’exécution, car il a plus d’expérience de formation et bénéficie d’un savoir-faire technique et managérial plus solide.
Néanmoins, il est possible d’augmenter son coefficient, si un ouvrier gagne en expérience et en compétences. Cet ouvrier passera au niveau hiérarchique supérieur et obtiendra donc un salaire plus élevé.